Foire aux Questions (FAQ)

Questions / Réponses à propos de la Boutique sans argent :

La Boutique sans argent, qu’est-ce que c’est ?

 La Boutique sans argent est une association de loi 1901 à but non lucratif créée fin 2013 dont l’objet est la gestion d’un lieu de dons entre particuliers appelé le Siga-Siga. Chacun peut venir y déposer les objets dont il n’a plus l’usage ou récupérer gratuitement des objets qui pourraient lui être utiles, sans contrepartie financière, en nature ou en services. Cette activité se prolonge dans des ateliers de partage de savoirs et de savoir-faire où les biens mis en dons sont immatériels. De façon plus générale, l’association promeut l’économie du don, qui est à la fois sociale et solidaire, circulaire et collaborative.

Comment vous est venue l’idée de créer La Boutique sans argent ?
La Boutique sans argent s’est inspirée du concept de free shop né aux États-Unis à la fin des années 1960 pour essaimer progressivement en Europe du Nord dans la décennie suivante. Les magasins gratuits ont fait particulièrement florès en Allemagne qui compte une soixantaine de Umsonstladen. Il existe aujourd’hui une poignée de projets de ce type en France, dont l’un des pionniers est le Magasin pour rien porté par la Maison de la citoyenneté mondiale à Mulhouse. La Boutique sans argent a souhaité opérer un changement d’échelle en important la démarche au cœur de Paris dans un lieu ouvert et accessible à tous.

Mais pourquoi vous faites ça au juste ?
La Boutique sans argent poursuit un triple objectif environnemental, social et citoyen. Elle participe à une meilleure utilisation des ressources en permettant le réemploi d’objets sous-utilisés et sensibilise le public à des modes de consommation plus responsables. Dans un contexte de précarisation croissante des classes moyennes et populaires, elle soulage les budgets modestes et favorise la solidarité. Enfin, elle offre à tous une façon concrète d’exercer sa citoyenneté et de participer à l’avènement d’une économie fondée sur la coopération et l’intelligence collective.

Qu’est-ce qu’on peut apporter dans votre boutique ?
Nous acceptons tous les objets à condition qu’ils soient en bon état, transportables à la main et en quantité raisonnable. En effet :

  • À la différence de ressourceries, nous ne travaillons pas sur la revalorisation des déchets mais sur le réemploi direct d’objets en circuit court. Vos dons n’ont évidemment pas besoin d’être neufs, mais simplement de pouvoir être utilisés sans réparation par quelqu’un d’autre.

  • De plus, comme nous disposons d’un local restreint et que nous souhaitons garantir la circulation rapide des objets, nous ne pouvons pas accueillir d’objets trop volumineux comme des meubles ou du gros électro-ménager.

  • Enfin, afin de garantir l’équilibre entre les flux d’objets nous vous demandons de limiter vos dons à un sac par personne par visite.

En dehors de ces trois restrictions, tout est possible : vêtements, livres, vaisselle, décoration, jouets, petit électroménager, accessoires… bref tout ce qui sommeille inutilement dans vos placards et pourrait faire le bonheur d’autrui !

Quelles sont les conditions pour prendre un objet dans votre boutique ?

Il n’y a aucune condition ni formalité particulières à remplir pour bénéficier des dons. Toute personne, quelle que soit sa situation ou ses ressources, peut acquérir les objets qu’elle souhaite sans contrepartie ou démarche préalable dans la mesure où elle s’engage à en faire bon usage (rapporter l’objet qui ne convient pas, remettre en circulation un objet qui ne servirait plus, recycler l’objet lorsqu’il ne peut plus servir à personne, etc.). Nous ne nous adressons pas spécifiquement aux personnes en situation de pauvreté car nous refusons de les stigmatiser à partir de critères économiques et souhaitons que notre boutique soit un lieu de convivialité et d’échanges entre toutes les catégories sociales.

Pourquoi tout est gratuit à La Boutique sans argent ?

Les objets dans nos rayons sont gratuits car ils nous sont confiés par des personnes qui souhaitent leur donner une seconde vie tout en renforçant le lien social. Nous avons fait le pari de la gratuité totale pour des raisons à la fois pratiques et idéologiques :

  • Il s’agit d’abord d’un geste radical qui interpelle les visiteurs sur leurs modes de consommation par contraste avec l’environnement économique dominant et les place face à leur responsabilité quel que soit leur budget initial. « Cet objet est gratuit, seule ma liberté s’interpose entre lui et moi. Si je l’acquiers, suis-je certain d’en faire bon usage ? »

  • En bannissant les transactions financières de notre espace, nous souhaitons de plus rappeler que la monnaie n’est qu’un outil et non une fin en soi, et que la richesse véritable réside dans le partage et non dans l’accumulation.

Pourquoi La Boutique sans argent ne repose-t-elle pas sur le troc ?
Le moteur de notre activité n’est pas le troc mais bien le don, dans le sens où les donataires ne sont pas nécessairement donateurs. Cela nous semble en effet plus juste et plus efficace d’équilibrer les échanges à l’échelle de la communauté plutôt que de l’individu, car les moments de notre vie où nous sommes en position de donner et de recevoir ne coïncident pas forcément : nous serons ainsi davantage disposés à donner pendant un déménagement, mais serons à l’inverse plus enclins à recevoir après la naissance d’un enfant. Nous souhaitons de plus que le don procède d’une démarche volontaire signalant l’adhésion au projet, plutôt que d’une contrainte postulée a priori ou de l’attente d’une compensation. Enfin, nous n’établissons pas de hiérarchie entre le don et le retrait d’objets dans la mesure où il s’agit de contributions également vitales à la pérennité du projet.

Quelle différence entre La Boutique sans argent et d’autres structures de type Emmaüs ou les ressourceries ?

La Boutique sans argent défend des valeurs proches de celles de ces acteurs mais se distingue par son fonctionnement et sa finalité. Tout d’abord, les objets et services proposés par l’association sont mis à disposition gratuitement afin d’assurer une mixité sociale maximale parmi ses bénéficiaires. De plus, l’association n’intervient pas sur les objets collectés qui sont des dons directement réemployables. Enfin, son objet principal est la sensibilisation à l’éco-citoyenneté et non l’insertion sociale de personnes éloignées de l’emploi. L’activité de l’association est donc complémentaire à la valorisation des déchets et à l’insertion par l’activité économique.

N’y a-t-il pas des abus ?
Non, au contraire ! Les personnes qui se rendent à la boutique sont extrêmement respectueuses du projet : elles apportent des objets en bon état, réfléchissent à deux fois avant de prendre un objet et proposent spontanément leur aide bénévole. Contrairement à l’idée reçue, la gratuité des biens et services ne génère pas mécaniquement de comportements irresponsables. Ce n’est en réalité pas tant la valeur financière des objets qui importe aux personnes et leur inspire une attitude citoyenne, mais bien leur valeur symbolique, c’est-à-dire le discours et l’environnement qui accompagnent ces objets.

Comment faites-vous pour faire vivre l’association si tout est gratuit ?

Excellente question ! Ce n’est en effet pas parce que nous promouvons la gratuité comme vecteur d’éco-citoyenneté et du vivre-ensemble que nous pouvons nous contenter d’amour et d’eau fraîche pour développer l’association… Qui dit gratuité pour les visiteurs ne dit pas absence de coûts pour la structure. Notre modèle économique repose sur la conjonction de financements publics (Conseil régional d’Île-de-France au titre de l’économie collaborative et Pôle emploi pour les contrats aidés), de soutiens privés (Prix des Femmes engagées pour le développement durable du Groupe Mondadori), de contributions en nature (local dans l’ancienne Gare de Reuilly mis à disposition par la Mairie à la suite d’un appel à projet lancé par la Maison des Associations du 12e), des contributions de chacun d’entre vous qui fréquentez le lieu et qui souhaitez laisser un petit don dans la caisse sur le comptoir en prenant un café ou un thé… et surtout de l’engagement indéfectible de notre vingtaine de bénévoles.

Comment devenir bénévole et pour faire quoi ?

Si notre projet vous intéresse, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux soutiens ! Que vous souhaitiez vous impliquer très ponctuellement ou de façon plus suivie, nous pouvons vous proposer quatre formes d’engagement principales :

  • Nous aider à gérer l’espace de dons (accueillir les visiteurs ; expliquer le projet ; réceptionner, comptabiliser, trier et ranger les dons ; s’occuper du service de boissons chaudes, etc.)

  • Co-animer un atelier de dons de savoirs et de savoir-faire pour partager l’une de vos passions ou l’un de vos talents (couture, jardinage, réparation, bricolage, etc.)

  • Nous accompagner lors des événements que nous organisons ou auxquels nous participons (zones de gratuité, festivals, etc.) pour sensibiliser les néophytes à l’économie du don

  • Participer à la gestion du projet par des compétences spécifiques (communication, comptabilité, informatique, etc.)

Pour en savoir plus et participer à une réunion d’information, contactez Lucille, notre chargée d’animation et de la participation citoyenne.

Ça veut dire quoi Siga-Siga ?

Siga-Siga signifie « doucement-doucement » en grec moderne. Les balbutiements du projet étaient en effet contemporains du débat public sur la crise de la dette grecque, c’était donc une façon d’exprimer notre solidarité vis-à-vis de la société civile grecque et par extension de toutes les populations qui ont fait les frais de la financiarisation jusqu’à l’absurde de l’économie. Mais cette appellation est surtout un manifeste pour l’invention d’un modèle de développement plus sobre et moins effréné qui serait compatible avec l’épanouissement des hommes et la préservation des ressources naturelles. Modèle auquel La Boutique sans argent entend contribuer de façon concrète et locale en associant les citoyens.

Allez-vous ouvrir d’autres magasins gratuits en France ? 

Nous n’excluons pas à terme d’ouvrir d’autres magasins gratuits à Paris ou dans d’autres territoires, mais notre priorité actuelle est de pérenniser le Siga-Siga en l’implantant dans des locaux plus adaptés et en développant ses activités. Par contre, nous sommes régulièrement en relation avec des associations qui portent ou souhaitent s’engager dans des initiatives relevant de l’économie du don et encourageons leur essor par des échanges de pratiques et des retours d’expérience. Notre objectif est bel et bien l’essaimage des magasins gratuits partout en France, que nous les gérions nous-mêmes ou accompagnions leur diffusion.

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Pour plus d’infos sur le fonctionnement de l’association, ses principes et sa première année d’existence, n’hésitez pas à consulter les articles du blog, la page « Association » et le Rapport d’activité de 2014 !